Malgré le deuil

Le Seigneur a frappé à ma porte quand j’avais 16 ans. Mon frère, de trois ans mon aîné, s’est alors converti et souvent il me parlait de ce que Christ avait fait pour lui, pour moi, pour les hommes. Malheureusement, il faisait à l’époque partie d’une église quelque peu légaliste et j’étais effaré par le côté sectaire et intolérant de cette église. Comme de plus, j’étais jeune et pas très motivé, je n’ai pas ouvert la porte.
 
Toutefois, je n’ai jamais cessé de chercher Dieu. J’ai lu énormément et j’ai observé autour de moi. 15 ans plus tard, mon frère est devenu rétrograde. Quant à moi, ce n’est qu’en 1999, à l’âge de 50 ans, que j’ai ouvert la porte au Seigneur et lui ai donné ma vie. J’ai eu la chance de constater que toutes les églises n’étaient pas légalistes et que Dieu m’offrait par amour la possibilité d’être sauvé. De plus, mes nombreuses lectures et recherches m’avaient convaincu que Dieu existait, qu’Il était le seul Dieu, et qu’Il était bien vivant.
En septembre 2003, lors d’un court séjour au Canada dans lequel j’avais réussi à emmener mon frère, nous avons assisté à un week-end animé entr’autres par David Wilkerson. Mon frère est alors revenu au Seigneur et depuis sa progression est extraordinaire.
Nous en avons profité pour discuter de maman. En effet, elle avait alors 76 ans et avait fait une terrible chute chez elle en décembre 2002. Son état de santé allait en se dégradant, d’hôpital en maison de repos, et sa santé mentale devenait également de plus en plus précaire. Nous lui avions bien parlé du Seigneur, mon frère et moi. Mais avait-elle compris ? Et quelle solution avions-nous aujourd’hui de l’amener vraiment à Christ, avec son cœur ?
En janvier 2004, malheureusement, les événements se sont précipités. Elle a été transférée dans un hôpital spécialisé, est devenue incontinente, et devait recevoir ses repas à la cuillère. J’ai alors décidé d’en parler à quelques amis chrétiens et 5 églises ( 1 en France, 3 en Belgique et 1 au Canada) ont prié pour maman. L’objet de ma prière était : qu’elle rencontre Christ avant de mourir et, cerise sur le gâteau, que nous en soyons témoins. Mais c’était surtout la première partie de la prière qui rencontrait toute notre ferveur.
En février 2004, j’étais au chevet de maman avec mon épouse. Elle perdait de plus en plus la tête et souffrait terriblement. Tout à coup, elle s’est endormie et s’est mise à parler en dormant. Nous avons tour à tour tendu l’oreille pour constater qu’elle priait (ce qu’elle n’avait jamais fait de sa vie), qu’elle répétait souvent le nom de Jésus !!! Mais surtout, ce qui nous a frappés, c’est qu’elle avait une figure angélique : la souffrance, la très grande nervosité (maman était une grande nerveuse), tout cela avait disparu pour laisser la place à un sourire angélique, indescriptible. C’est vrai qu’il n’y a pas de mots suffisamment forts pour décrire la paix qui envahissait son visage et tout son corps. C’était réellement impressionnant. Cette situation s’est répétée de multiples fois pendant 10 jours.
Mais ce n’était pas fini. Un jour qu elle dormait, mon épouse était près d’elle et lui parlait doucement. Maman a ouvert les yeux. Son regard était limpide. On aurait dit qu’elle avait retrouvé toute sa raison. Elle souriait franchement. Elle a pris mon épouse dans ses bras, l’a serrée et lui a dit tout son amour. Ensuite elle en a fait autant avec moi. Vous ne pouvez imaginer l’effet que cet événement a eu sur moi. Car c’était la première (et la dernière) fois en 54 ans que je voyais maman exprimer son amour sans retenue, avec profondeur et sincérité. C’était pour moi 54 ans de souffrance qui disparaissaient d’un seul coup d’éponge. J’ai remercié le Seigneur et j’ai prié pour qu’Il la reprenne sans permettre trop de souffrance au moment du grand passage.
Nous avons quitté maman le mercredi 25 février, car nous habitions à plus de 1000 km de son lieu de résidence. J’avais la conviction que maintenant maman était prête pour rencontrer son Sauveur. J’avais le cœur en paix. Et le vendredi 27, à 5h50 du matin, elle est partie pour la patrie céleste, dans la paix, sans souffrance et en nous laissant la certitude qu’elle était sauvée. Maintenant, j’attends sans impatience le jour où je la retrouverai.
Guy

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