Sortie du chômage
En tant que chrétien vous vous appliquez sans doute à suivre les commandements de Dieu, peut-être aussi faites-vous preuve de foi dans bien des domaines de votre vie. Mais que se passe-t-il lorsque le Seigneur semble tarder à répondre et que votre situation devient critique ?
Après un parcours scolaire difficile dans lequel j’ai souvent compté sur Dieu pour m’aider j’ai commencé des études en faculté afin de pouvoir devenir professeur. Pouvoir un jour être enseignante était mon projet professionnel depuis longtemps. Mon niveau étant faible j’ai souvent remis ce projet au Seigneur. Une fois la maîtrise en poche je prépare les concours d’enseignement, pendant 5 années j’échoue au concours…
Que faire ? Beaucoup de questions me passent par la tête : me suis-je entêtée dans cette voie ? Ais-je raté quelque chose ? Faut-il changer d’orientation ? Oui mais pour quel autre but ? Mes diplômes ne valent que pour l’enseignement !
Devant mes échecs à répétition je fais une demande de RMI. Voici alors le bilan de ma situation : j’ai 28 ans, je suis au RMI, je suis seule, je dépend en partie de mes parents, et je suis embarrassée par ma propre vie !
Que fait Dieu dans tout cela ? Cela fait des années que je le suis : je vais à l’Église, je lis sa parole en essayant au mieux de la respecter, je recherche souvent sa face…
Toutes ces choses tournent dans ma tête : j’ai raté ma vie, peut-être même me suis-je privée du bonheur à laisser Dieu conduire ma vie affective !
Les journées passent, je suis indécise sur ce qu’il faut faire, changer d’orientation ? Faire mon deuil du projet qui me tenait tant à coeur, persévérer une dernière fois ?
Sur les conseils de mon père je m’inscris au concours et, pour mieux le préparer, je décide de suivre des cours par correspondance.
Connaissez-vous cette petite finesse administrative qui dit que les bénéficiaires du RMI doivent avoir une dérogation pour suivre les cours du CNED ? Et bien à l’époque moi non plus ! C’est l’assistante sociale qui me met au courant en me précisant que pour avoir la dérogation il faut réunir une commission restreinte, cette dernière est plutôt conciliante en général. Dans les rares cas de refus de la part de la commission, les versements de RMI sont à rembourser. N’ayant rien reçu depuis des mois je ne risque donc rien, et m’inscrit au CNED, en effet les délais d’obtentions de la dérogation sont tels que la commission risque de se réunir au moment où je dois me présenter au concours.
En effet, deux semaines avant le concours je suis convoquée par la fameuse commission pour expliquer mon projet. L’acceuil est plutôt froid : » vous êtes un poids pour la société et pour votre famille, il est temps de vous mettre à la cueillette de tomates ou de servir dans un bar, vous savez on peut passer des concours pendant 10 ans comme cela ! »
Entendant cela je suis foudroyée sur place, cela fait longtemps maintenant que je me bat pour ne pas me décourager, pour ne pas accepter ces pensées lancinantes : » tu ne vaux rien, tu n’est même pas capable d’avoir un emploi simple, pas capable de t’assumer à ton âge !! »
Je suis là et je sanglote abondamment, mon maquillage et mon nez coulent, je n’ai pas de mouchoir, je suis détruite… là ça y est je touche le fond je ne veux plus vivre…
Peut-être trouvez vous indigne d’un chrétien que de vouloir mourir, mais, sincèrement cela a été ma pensée. Cela faisait longtemps que j’attendais une indication du Seigneur sur ce qu’il fallait faire de cette vie encombrante et maladroite !
Je ne suis pas quelqu’un qui pleure fréquemment en public, au contraire même, mais là je n’en pouvais plus. Après avoir quitté la salle, je suis restée un long moment dans ma voiture : prendre le volant aurait été trop dangereux car je n’y voyais rien et j’étais trop faible pour conduire.
Arrivée chez moi je réfléchis du mieux que je peux, peut-être me suis-je entêtée dans une voie qui n’était pas prévue pour moi ! Peut-être n’ai-je pas bien préparé mes concours (et j’avoue que cela a été quelques fois le cas) ?
À genoux je prie : » j’ai peut-être commis des erreurs, mais Père, toi qui est tout puissant, prend moi là où je suis et conduit moi sur le bon chemin » .
Une semaine plus tard je vais chez des soeurs avec qui j’aime bien prier, une prophétie m’est donnée : » il y a un travail pour toi, tu va sortir de la précarité et tu va bientôt avoir ton propre foyer » . Ironique, je pense : » je l’ai déjà entendue celle là, et ça fait un moment ! » et, » royale » , je laisse une dernière chance au Seigneur…
Dans cette prophétie il était précisé que le Seigneur me faisait des promesses mais qu’il me fallait avoir une foi active. Pour moi cela incluait d’aller à l’ANPE et chercher en faisant confiance au Seigneur, et en me réclamant de ces promesses !
Le lundi suivant ce week-end je suis allée à l’ANPE avec un pas de va en guerre : rien !
Le Mardi j’y retourne toujours en proclamant qu’il y a un travail pour moi. Par peur de m’égarer moi même, je demande au Seigneur de guider mes yeux et de ne pas rejeter l’annonce si elle n’est pas intéressante à mon goût. Arrivée là-bas je vois une annonce pour un poste de médiateur de vie sociale, il faudrait être le lien entre des associations et des groupes d’adultes. Il ne s’agit que d’un remplacement pour 6 mois mais je suis intriguée, et si c’était pour moi !
C’est avec une certaine frénésie que j’enquête sur ce métier, sur la maison pour tous qui propose l’emploi, je rencontre des personnes pour avoir un maximum d’infos sur ce poste.
Il ne faut pas tarder à écrire une lettre de motivation, je me place devant le Seigneur en lui rappelant sa promesse (juste au cas où… ) : une heure plus tard j’ai fini. Je suis dans un état particulier : comme lorsque l’on a été dans la présence de Dieu. Au téléphone je lis ma lettre à une amie qui fait des recrutements, elle la trouve vraiment bien, cela me rassure et m’encourage, j’envoie la lettre.
Deux semaines plus tard, après avoir téléphoné sans succès à la Maison Pour Tous je décide de passer pour manifester mon intérêt pour le poste et pour poser quelques questions. J’ai peur car même si j’ai quelque expérience dans l’animation je n’ai pas les diplômes requis.
C’est tremblante et honteuse de moi que je me présente.
On m’arrête directement : » avant de vous répondre, je vais d’abord voir si votre candidature est retenue ! »
Le délais de 30 secondes qui précède sa réponse (elle consultait ses dossiers) est horrible : » oui votre candidature est retenue pour un entretien ! »
Je suis tellement heureuse que j’en oublie mes questions et repars chez moi en remerciant la jeune femme qui m’a reçue.
Le jour de l’entretien j’entre dans la pièce en vainqueur : » ce poste est pour moi ! » me dis-je mentalement. L’entretien se passe d’une façon très neutre, je ne suis pas très brillante et je suis très stressée, » on vous donnera la réponse ce vendredi ou lundi prochain si vous êtes retenue » .
Le lundi je n’ai toujours pas de nouvelles.
Le vendredi suivant on m’appelle : » nous n’avons pas retenu votre candidature mais sachez que vous étiez dans le trio final » , je raccroche en disant que c’est dommage, j’étais très motivée par le poste. Je me rassure en disant que tant que le contrat n’est pas commencé il y a de l’espoir et fort charitablement je précise à une sœur : » on ne sait jamais, la personne qui a réussi l’entretien peut encore se casser la jambe » !
Je reprends mes recherches d’emploi toujours en proclamant le nom du Seigneur. Un poste semble intéressant, je postule et démarche sur place.
Une semaine après la réponse de la Maison Pour Tous on me rappelle : » vous êtes toujours intéressée ? La personne que nous avions préssentie nous a fait faux bond. » Là je suis submergée de joie : » merci Seigneur tu as tenu ta promesse ! »
Durant les mois qui ont suivi j’ai du faire appel au soutien de Dieu : je ne me sentais pas à la hauteur pour le poste. Je me suis donc souvent appuyée sur le fait que le Seigneur m’avait placé là, il n’allait donc pas m’abandonner !
Et j’ai vu Dieu à l’oeuvre : Dieu qui calme les gens en colère, qui fait tourner à mon avantage des situations complexes, Dieu qui me rend capable… Durant ces mois Dieu m’a restaurée, j’ai retrouvé confiance en moi, en lui, dans l’avenir.
Entre avril et septembre je remplace une jeune femme partie en congé maternité, je suis donc toujours dans une certaine précarité !
À la mi-mai je reçois un appel : c’est un ami qui me félicite car je suis admise à l’oral de mon concours d’enseignement ! Je suis heureuse mais méfiante : l’année passée aussi j’ai été à l’oral du concours et sans succès ! Dans le même temps je rencontre un jeune homme qui m’apparaît bien vite comme étant celui qui m’est réservé.
Fin juin arrive : j’ai réussi le concours étant fonctionnaire je sors de la précarité !
Mi-août je me fiance officiellement, le mariage est prévu pour le moi d’avril suivant.
Si j’écris cela c’est pour encourager ceux dont la vie semble se traîner, ceux qui essayent de rester fidèles à Dieu et qui luttent tous les jours, ceux qui sont fatigués : Dieu ne vous abandonnera pas !
Le chemin est peut-être difficile, vous vous sentez peut-être sans force ou même responsable de la situation dans laquelle vous êtes mais Lui il connaît la route et Il sait comment vous permettre de sortir de l’épreuve !
Éphésien 6 nous parle des armes du chrétien et particulièrement de l’épée de la parole et des promesses de Dieu. N’hésitez pas à vous en servir pour lutter : Dieu a promis un avenir et de l’espérance à tous ses enfants appuyez-vous sur sa parole pour franchir cette étape !
Courage !